Un nouveau témoignage qui accable SN Brussels Airlines

Parmi les nombreux témoignages que nous avons reçus, et que nous continuons d'attendre, en voici un qui démontre que les brutalités et les discriminations à SN Brussels Airlines le 26 avril 2008 à l'encontre de Serge NGANJUI FOSSO ne sont pas des actes isolés…

Moins d'un mois après ces incidents, dont un drame, la mort de Ebénézer SONTSA, une adjointe au Maire de Chevilly Larue (France) a été violemment agressée avec son époux dans un vol de la compagnie SN Brussels Airlines, alors qu'ils s'opposaient au rapatriement forcé et dans des conditions inhumaines d'un Congolais vers son pays la RdC.

N'est-il pas temps de tirer une sonnette d'alarme et mettre un terme à ces pratiques indignes d'une compagnie qui ne cesse d'affirmer son enracinement AFRICAIN?

CVDA Collectif contre les violences et discriminations dans les Avions

Hermine RIGAUD

Adjointe au Maire

Chargée de l'action sociale et des solidarités

94550 CHEVILLY LARUE

France

J'atteste que les faits suivants se sont déroulés le 16 mai 2008 dans le vol

n° SN 353 Y de la compagnie Bruxelles Airlines.

Lors d'un arrêt de transit à Bruxelles, pour un vol en partance pour Yaoundé

au Cameroun, en arrivant à mon siège, j'ai constaté qu'il y avait un

individu maintenu fortement par 3 autres individus. Cette personne portait

une cagoule et une ceinture qui avait des menottes intégrées. Elle était

couchée sur 3 ou 4 sièges et les autres personnes la maintenaient couchée

afin qu'elle ne bouge pas. On entendait des hurlements de bête, et la

personne se plaignait de ne pas respirer. Cette situation était insoutenable

et j'ai été saisie par la cruauté de la scène et tenté d'intervenir

oralement. J'ai demandé aux individus de desserrer l'étreinte et leur ai dit

que je trouvais anormal qu'une personne soit traitée de façon aussi

inhumaine.

Les individus m'ont alors expliqué qu'ils étaient de la police Belge et

qu'ils escortaient un sans papier. Qu'ils étaient obligés de le maintenir

car cela faisait 4 fois que cet individu faisait du cinéma. Ils ont ajouté

qu'ils lui avaient donné 250 • qu'il avait refusé et qu'ils devaient

absolument l'expulser.

Je leur ai indiqué qu'ils avaient le droit d'appliquer la loi mais que la

convention de Génève sur les prisonniers interdisaient des mesures de

coercition sur les personnes. Qu'en vertu du droit international, ils ne

pouvaient pas utiliser la force et qu'ils leur appartenait de trouver des

solutions humaines pour pratiquer l'expulsion sans pour autant perturber la

sécurité de l'avion et étouffer l'individu en l'empêchant de crier.

Les enfants présents dans l'appareil hurlaient tous de peur à cause des cris

de l'individu. Un monsieur a dit aux policiers que sa petite fille était

complètement terrorisée. Tous les voyageurs ont commencé à protester. J'ai

alors demandé aux policiers d'avertir le commandant de bord et qu'il vienne

constater que les conditions de sécurité pour les passagers n'étaient pas

réunies. Tous les passagers demandaient le débarquement de la personne

maintenue couchée afin que l'on puisse décoller il était inadmissible de

décoller avec une personne maintenue couchée et que trois policiers

tentaient de faire taire.

Mon mari et plusieurs autres passagers ont souhaité que le commandant de

bord vienne constater la situation. Mon mari ancien policier à la retraite a

souhaité voir les conditions de maintien de l'individu. Un policier l'a

discrètement conduit à l'arrière de l'appareil et sorti sur une petite

passerelle en dehors de l'avion. Un passager m'a informé que mon mari avait

été conduit à l'extérieur de l'avion. Ne le voyant pas revenir, j'ai voulu

savoir où il était. Un policier m'a interdit d'approcher mon époux. Je lui

ai dit qu'il n'avait pas le droit de retenir mon mari et qu'il ne pouvait

pas m'interdire de le voir puisqu'il n'était sur le coup d'aucune décision.

J'ai aperçu mon mari sur la plateforme, j'ai alors essayé de le rejoindre

c'est alors que le policier a fait une clé et je me suis retrouvée par terre

et le policier sur moi. Il me maintenait sérieusement immobilisée. Il

appuyait son bras sur mon coup de façon à me couper la respiration.

J'essayais de respirer tant bien que mal et je voyais la haine de ce

policier dans ses yeux. J'ai réalisé qu'il pouvait aller très loin. Je suis

bien restée allongée et lui sur moi pendant au moins 5 minutes. Je me suis

aperçue que je saignais, j'ai demandé à avoir des soins, le collègue du

policier m'a dit que je n'en aurai pas. Je leur ai dit qu'ils agissaient

illégalement, le policier qui était sur moi m'a dit que c'était lui la loi

et qu'il faisait ce qu'il voulait. Il pouvait me débarquer, me mettre en

garde à vue ou m'expulser. Je lui ai répondu qu'étant française, je ne

voyais pas où il allait m'expulser puisque j'étais dans l'espace européen.

Après quelques menaces physiques et verbales, notamment de me faire payer le

retard de l'avion, de me mettre en prison, le policier m'a relâché.

Plusieurs témoins m'ont donné leurs adresses afin de se porter témoin.

Le commandant de bord n'est venu à aucun moment et en arrivant à Yaoundé

lorsque j'ai dit aux hôtesses qu'elles devaient avoir honte de travailler

en cautionnant de tels actes, elles m'ont remis une interdiction de voler

dans les lignes de Bruxelles Air Lines et j'ai dû acheter un autre billet

afin de revenir en France.

Source: Collectif contre les violences et discriminations dans les Avions CVDA-Bel



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