Pourquoi les USA ont perdu en Irak

Il y a un an, ces deux auteurs expliquaient les causes profondes de la faillite des Etatrs-Unis en Irak.

Aujourd'hui, les faits confirment leur analyse. Comme l'indique la lettre collectivé, écrite récemment par le BRussells Tribunal

21 juin 2007

On rapporte que la résistance en Iraq grandit et étend sa capacité à opérer dans un nombre croissant de provinces, se développant dans de nouvelles parties du territoire iraquien.

Selon les Etats-Unis ceci est dû à l'intervention de combattants étrangers. C'est en réalité le renouveau du nationalisme et de la dignité iraquienne.

Alors que l'occupation et ses gouvernements fantoches continuent leurs campagnes d’arrestations et d'incarcérations de façon indiscriminée et massive des citoyens iraquiens "soupçonnés" de liens avec la résistance, ils semblent incapables de briser les différentes expressions de celle ci qu'elle soit armée, politique ou populaire et tout aussi incapables de briser la sympathie dont elle jouit auprès de la population. Tous les jours des mouvements d'opinion de plus en plus larges expriment leur rejet de l'occupation et de son gouvernement fantoche. Malgré des dépenses par centaines de milliards en financements de guerre et de propagande, comment le plan impérial américain a t'il échoue en Iraq?

Son échec est tout d'abord dû à l'incapacité de l'administration américaine à reconnaître l'impossibilité de démanteler l'Iraq en plusieurs petits états conflictuels. L' aventure et l'erreur de calcul des néo-conservateurs découle de plusieurs facteurs : prise de leurs désirs pour des réalités, dépendance aveugle au seul recours à la force militaire pour atteindre leurs objectifs, collecte d'informations auprès d'exilés irakiens marginaux et exclus, manque d’étude et de connaissance des caractéristiques historiques, culturelles et sociales du pays qu'ils étaient sur le point d'envahir et qu'ils visaient à contrôler. Avant l'invasion, et tout au long de ces quatre années désastreuses d'occupation, les États-Unis ont sous-estimé la force et le caractère profondément enraciné du nationalisme et de la culture Iraquiens qui allaient inévitablement faire face à leurs plans impérialistes avec une résistance ferme, émanant de toutes les couches de la société iraquienne y compris de la prétendue base de leurs propres alliés.

Les États-Unis ont naïvement pensé qu'ils pourraient utiliser la richesse de la société iraquienne, caractérisée par son cosmopolitisme et multi-confessionalisme historiques, dans la tentative de la diviser selon des lignes sectaires afin de contrôler l'ensemble de la société. C'est courir après un mirage. L'Iraq a été pendant des milliers d'années composé de nombreuses ethnies et confessions religieuses vivant en solidarité les unes avec les autres indépendamment de leurs différences: les chrétiens, les Sabieens, les Yezidis sont autant attachés à l'Iraq que les musulmans, et sont tout aussi iraquiens que leurs frères musulmans. Tous les Iraquiens, quelle que soit leur origine ethnique, leur religion, secte ou appartenance sociale, sont héritiers de toutes les civilisations successives iraquiennes et de leur histoire. Ce sont les valeurs d'une vie commune dans une zone géographique appelée Iraq ou Mésopotamie qui les unifient. Ceux qui connaissent l'Iraq, son identité arabo-musulmane unificatrice et son histoire, sont conscients du fait que quiconque souhaite diviser l'Iraq et le soumettre à la volonté de puissances étrangères seront confrontés à la force de milliers d'années d'une société unie, ainsi qu’aux intérêts géopolitiques unifiants de ses régions et de ses composantes sociales. Jamais dans l'histoire deux états n'ont pu cohabiter dans le bassin qu'on appelle aujourd'hui l'Iraq. Il a toujours été dans l'intérêt du peuple installé dans ce bassin, tout au long des civilisations successives, de s'unir dans un avenir géopolitique commun. Si, dans le passé, les deux cours d'eau étaient les facteurs d'unification de tous les aspects de la vie dans cette entité que l'on appelle l'Iraq, à présent la culture, les intérêts géopolitiques et la propriété commune de la terre nationale et de ses richesses s'y sont rajoutés.

Il est vrai qu'il y avait en Iraq plusieurs groupes politiques opposés au leadership du gouvernement iraquien d'avant l'invasion et la destruction de l'Iraq. Ils ont, comme toutes oppositions, le droit de s'opposer à leur gouvernement national. Mais certains se sont proposés comme collaborateurs des impérialistes Etats-Uniens et de leurs alliés avec leur plan criminel de division de l’Iraq, soit par ignorance, avidité ou à des fins personnelles ou pour des raisons sectaires. Ils seront jetés avec le plan de leurs patrons dans les poubelles de l'histoire. Ils ont ignoré le rapport ancien et complexe de l'Iraq à son identité, ses relations communes avec ses voisins, ainsi que son expérience contemporaine des politiques impérialistes empechant son progrès et son développement, en particulier celles des États-Unis qui l’ont soumis à 13 ans de sanctions dévastatrices. Contrairement à ces groupes sectaires, la population, elle, quelle que soit sa confession ou son affiliation politique ou ethnique n'est pas opposée , comme cela a été prouvé par sa résistance héroïque face aux tentatives de briser et de diviser l'Iraq, à l'unité et à l'intégrité de l'Etat iraquien.

L'Iraq est la région que l'on appelait historiquement la Mésopotamie. Tous les Iraquiens sont les filles ou fils de l’histoire de cette région et sont les héritiers de toutes les civilisations successives qui ont émergé dans ce pays. Là où les Sumériens ont inventé l'écriture, les Babyloniens la loi, les Assyriens ont unifié la région suivis des Abbassides qui ont introduit l'idée de "l'état de tous ses citoyens» et de la solidarité sociale dans la société, ouvrant ainsi la voie à la civilisation arabo-musulmane unificatrice qui survit fièrement jusqu'à ce jour. Depuis lors, être iraquien n'est pas fondé sur l'appartenance ethnique, religieuse ou sectaire, mais sur être iraquien. Le peuple iraquien est l'expression de ce patrimoine, indépendamment de sa religion ou de son origine ethnique. Chaque fois que l'Iraq a pu vivre en paix et avoir un état stable, il s'est avéré capable de participer à la mise en valeur de la culture humaine et du développement et de créer de grandes civilisations et des ordres régionaux stable. Bagdad est le berceau de la civilisation arabo-musulmane. Le destin de l'Iraq continue à être un des marqueurs qui décidera le destin Arabe. Pour les Iraquiens et les Arabes en général détruire Bagdad est en fait une tentative de détruire leur mémoire, leur identité et leurs intérêts.

Les caractéristiques géopolitiques de l'Iraq ont eu et auront toujours une grande influence sur l'histoire de l'Iraq. Il n'est pas surprenant que les États-Unis aient choisi d'occuper l'Iraq pour essayer d'assurer leur domination régionale et mondiale. En occupant l'Iraq, les États-Unis pensaient pouvoir contrôler l'ensemble de la région et par extension maintenir leur hégémonie unipolaire. Tout d'abord, l'Iraq est un pays riche en ressources naturelles, que ce soit dans les domaines du pétrole, du gaz ou de l'eau. En second lieu, il bénéficie d'une position géographique médiane dans la région. Cette position a toujours été le centre des ambitions extérieures. Aucune puissance régionale n'a pu être considérée comme telle sans essayer soit de contrôler soit d'affaiblir l'Iraq. En effet l'Iraq est un carrefour. Son territoire est le passage incontournable de l'Iran pour toute relation avec la Syrie, la Jordanie et la Méditerranée ; de même pour la Syrie et la Jordanie lorsqu'ils regardent vers l'Iran et le bassin du golfe Arabe. Il est également le chemin naturel de la Turquie vers le Golfe, et vice versa. Par conséquent, tout en étant le centre de convoitises étrangères, la sécurité, la stabilité et l'unité de l'Iraq sont également une nécessité pour tous ces pays. En effet, la moindre détérioration dans les relations entre l'Iraq et l'un de ses voisins est automatiquement un revers pour la coopération dans toute la région, pendant que, d'un autre côté toute hégémonie d'un voisin sur l'Iraq est contre les intérêts de l'Iraq et de tous ses voisins.

La seule équation qui sert les intérêts de l'Iraq est l'insistance sur son appartenance arabo-musulmane et l'entretien de bonnes et fraternelles relations avec la Turquie et l'Iran. Si l'Iraq rompait ses relations avec n'importe quel état voisin, cela réduirait sa capacité à profiter de sa position médiane, et donc de la coopération régionale et du développement des infrastructures. Cela pénaliserait son industrie et son agriculture et le couperait du commerce régional nécessaire à sa croissance et à son progrès. Plus ses voisins s'épanouissent et progressent, plus l'Iraq peut acquérir des occasions de se développer en coopérant avec chacun d'entre eux. Le mythe selon lequel le développement économique, social et politique de la Turquie et de l'Iran pourrait constituer un danger pour l'Iraq repose sur une analyse superficielle et ignorante des relations entre ces états et des lois qui régissent le développement entre pays voisins. En fait, plus l'Iran et la Turquie se développent et plus riches ils deviennent, plus ils ont besoin d'un Iraq stable, prospère et unifié car un tel Iraq représenterait à la fois un pouvoir d'achat pour leurs biens et une source de facteurs de production.

Nul ne peut extraire l'Iraq de sa matrice géopolitique et culturelle. L'Iraq ne peut avoir des relations avec les États-Unis, la Russie, l'Europe ou Israël en ignorant sa concrète appartenance arabo-musulmane et ses intérêts. Il est contraire à l'intérêt de l'Iraq et des Iraquiens d'être un simple protectorat de l'Iran ou de tout autre pays. C'est un rêve impossible de soumettre l'Iraq à une co-occupation Etats Unis-Iran. La libre volonté de l'Iraq et du peuple iraquien refuse et refusera, par culture et intérêts, d' être soumis à un État étranger, qu'il soit régional, une superpuissance ou les deux combinés. L'histoire l'a prouvé. En fait, les plans des Etats-Unis de destruction de l'Iraq en tant que Nation et État ne sont pas seulement contre les intérêts de tous les Iraquiens, mais aussi contre ceux des pays voisins. C'est une illusion, un plan non viable. Il est combattu par toutes les couches de la société iraquienne. Il crée tellement d'instabilité qu'il est impossible de contrôler, d'investir ou même d'exploiter les ressources de l'Iraq. En ouvrant la porte à toutes sortes d'ingérences étrangères, l'occupation n'a pu se traduire que par un inqualifiable crime contre l'humanité et une catastrophe militaire, économique, politique et morale pour l'occupation elle-même.

Ce que l'occupation américaine et ses alliés ont fait à l' Iraq ne constitue pas seulement des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité; on s'en rappellera toujours comme le premier génocide du 21ème siècle. Le fait que le monde, en raison de la partialité des médias internationaux, ne soit actuellement pas au courant de cela ne change pas la réalité que tous les Iraquiens et les Arabes connaissent. En perpétrant un génocide civilisationnel, les États-Unis ont commis un suicide moral. Sans tenter ce génocide les plans américains ne pouvaient réussir. Tout en perpétrant ce génocide, les États-Unis ont annoncé leur ruine morale et leurs plans ne réussiront pas.

Afin de diviser l'Iraq – une société ancienne existant depuis des milliers d'années- en trois ou plus protectorats faibles et conflictuels, les États-Unis doivent détruire tout ce qui unit les Iraquiens ; en d'autres termes mener une politique de table rase. Cette destruction intentionnelle comprend nécessairement la destruction de: l'État, la culture, l'histoire, le patrimoine matériel, la société, la durabilité économique, les institutions, l'armée, le système éducatif, le système de santé, le système judiciaire, les infrastructures, les moyens de communication, l'identité nationale, en fait l'essence même de l'Iraq. Ils doivent perturber et détruire l'existence des gens et leurs valeurs morales. Ils doivent les ruiner pour des générations à venir si ce n'est pour toute l'histoire. Ils doivent même détruire les formes physiques des villes. L'occupation n'a rien offert au peuple iraquien sauf un projet d'extermination organisé fondé sur la folie du «chaos créatif».

Aucune statistique ne peut incarner la destruction que les États-Unis ont infligée à l'Iraq. Ils ont décimé l'Etat iraquien et l'ensemble d'une classe populaire : la classe moyenne progressiste de l'Iraq qui avait fait preuve de sa capacité à gérer les ressources iraquiennes de manière indépendante et au profit de tous, sauvant ce faisant les Iraquiens de la pauvreté, la maladie, l'arriération et l'ignorance. Les Etats Unis ont repoussé les libertés civiles des hommes comme des femmes de 50 ans en arrière en détruisant les garanties sociales; ils ont tué plus d'un million d’êtres humain tout en envoyant des millions d'autres en exil; ils ont orchestré des escadrons de la mort, le pillage et inventé de nouvelles horreurs dans la torture et le viol; au nom de la démocratie, ils ont apporté la destruction matérielle à grande échelle à un peuple, en vue aussi d'effacer son psychisme, sa culture, sa mémoire, son tissu social, ses institutions et formes d'administration, son commerce et vie quotidienne; ils ont même attaqué des générations d'iraquiens à venir avec les 4,7 milliards d'années de radiation de l'uranium appauvri. L'occupation a entraîné la rupture complète des services publics y compris les plus essentiels comme l'eau et l'électricité. Dans un pays avec un patrimoine naturel de plus de 210 milliards de barils de pétrole, sous occupation, les Iraquiens souffrent de pénuries de carburant. Ils ont créé un état de terreur dans lequel les familles sont confinées à la maison, attendant d'être enlevées ou tuées à tout moment. Les gens sont sommairement exécutés parce que leurs parents les ont nommé Omar, Hussein ou Jean.

Avant l'invasion et la destruction de l'Iraq, la majorité des Iraquiens subvenaient à la vie en travaillant dans les institutions publiques. L'Iraq était un Etat-providence fondé sur la compréhension culturelle commune à tous en Orient, selon laquelle la terre et ses richesses sont la propriété de la nation. Soutenue par les ressources naturelles de leur terre, une grande partie de la population était employée dans les systèmes d' éducation et de santé, les industries nationalisées, l'armée nationale et la fonction publique. Depuis la réforme agricole de 1959, suivie par les nationalisations de 1964, la classe moyenne guidait l'État et la société. Soixante-dix pour cent de la population iraquienne vivait dans les villes. La nationalisation du secteur pétrolier en 1971 a conduit à l'élargissement de la classe moyenne et a élevé le niveau de vie des couches les plus pauvres de la population. Le plan d'extermination des États-Unis visait à détruire cette classe moyenne qui est naturellement l'héritière de la culture, de la science, de l'unité et de la dignité iraquienne et qui lutte pour la liberté, le progrès et le développement. Ils ont essayé de la soumettre à une cabale et à une classe féodale de nouveaux et anciens voleurs, violeurs, politiciens marginaux, extrémistes religieux arriérés, gangs criminels, et seigneurs de guerre qui sont apparus ou réapparus dans la situation créée par l'occupation.

Il est évident que les États-Unis et leurs alliés courraient après une illusion avant même l'occupation. Pourquoi le peuple iraquien accepterait et accueillerait-il un plan qui les priverait et ne bénéficierait qu’à certains? Les pauvres , les marginalisés, la classe moyenne instruite, la classe ouvrière qui ont perdu le bénéfice des services nationaux, les femmes et les jeunes qui souffrent du chômage et de l'absence de libertés civiles, tous rejettent la politique américaine en Iraq. Ceci est la source de ce qui aujourd'hui et dans l'avenir sera une lutte sociale sans fin contre l'occupation et éventuellement sa défaite et la défaite de ses politiques. Sans la classe moyenne les États-Unis ne peuvent pas construire un État viable; la classe moyenne iraquienne, toutes composantes confondues, et avec elle les classes laborieuses rejettent l'occupation américaine et ses plans.

Le peuple iraquien résiste et continuera de le faire. Si,en raison de leur supériorité militaire les États-Unis peuvent continuer à contrôler des bases comme la «zone verte», les Iraquiens eux continueront à vivre en résistance à cette occupation. Parallèlement, plus longtemps les États-Unis continuent à occuper l'Iraq, plus ils payeront par le sang de leurs jeunes soldats, plus d'argent ils gaspilleront afin de répondre aux besoins de leur machine de guerre mortelle, plus leur image et leur réputation seront méprisées dans le monde entier pour leurs politiques génocidaires et plus ils porteront atteinte à leur avenir et à l'avenir de leurs enfants.

Pourquoi tout ce gaspillage? Les stratèges américains, tout en construisant leur modèle pour l'Iraq, ont négligé ou méconnu le fait que les mouvements sociaux sont fondés sur des réalités solides, l'expérience vécue et ne peuvent être créés juste par le caprice d'une décision politique, par le biais de formes de pression insidieuses ou par une agression militaire massive sur une population pauvre. En pensant qu'ils pourraient gagner en Iraq, les administrateurs des États-Unis, les think tanks, les stratèges et tacticiens ont seulement fait preuve de leur simple arrogance et ignorance. Ils devraient lire l'histoire et analyser les réalités objectives. Aucune puissance étrangère n'a jamais été en mesure de contrôler l'Iraq. L'Iraq est un petit pays avec une grande dignité, un héritage civilisationnel ancien et sophistiqué et un mouvement patriotique national très expérimenté. Les États-Unis ne peuvent pas briser la volonté de ce peuple de vivre libre et souverain sur sa terre et sur ses ressources, comme tous les autres peuples dans le monde. Ils auraient dû tirer leçon de l’expérience de leurs amis Britanniques.

Abdul Ilah Albayaty est un analyste politique résidant en France.

Hana Al-Bayaty est membre du Comité exécutif du B Russell s Tribunal.

Paru dans Al Ahram Weekly : http://weekly.ahram.org 21 juin 2007

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Paix Stabilité et Démocratie en Iraq

En vain, les États-Unis tentent de dissimuler l'occupation génocidaire de l'Iraq en l'appelant «processus politique».

En vain, les États-Unis tentent de masquer leurs politiques meurtrières sectaires contre le peuple iraquien et leurs changements d'alliances perpétuels avec les milices et les seigneurs de la guerre en les appelant «réconciliation nationale».

Toujours en vain, les États-Unis tentent de cacher leur défaite stratégique en menant de nouvelles batailles et escalades contre des villes iraquiennes et la population civile.

L'Iraq, du nord au sud, est victime des opérations militaires des États-Unis et du bain de sang. Les dernières villes assiégées sont Bassora et Sader City et les prochaines seront Mossoul et Kirkuk.

L'Iraq, du nord au sud, résiste et rejette – chacun selon les moyens disponibles – l'occupation, ses plans et ses politiques.

Les États-Unis tentent de déclancher la guerre civile en divisant l'Iraq en sectes et groupes ethniques, afin de supprimer la notion de citoyenneté – la base de tout Etat moderne et de la démocratie – dans le but de piller ses ressources par la signature d'accords, de contrats et de traités avec les chefs de guerre qu'ils ont installés. Ces chefs de guerre n'ont aucune légitimité et ne peuvent pas en acquérir. Les traités qu'ils signent sont nuls et non avenus, conformément au droit international et conformément à la volonté du peuple iraquien.

Les États-Unis, appellent ces chefs de guerre "gouvernement", et appellent les autres gouvernements de l'appuyer. Sous leur régime de chefs de guerre, leur «processus politique» et leur «réconciliation nationale», plus d'un million d'Iraquiens sont morts violemment, et, à ce jour cinq millions de citoyens de l'Iraq ont été déplacés de force, rendus réfugiés à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iraq. Au moins 400000 Iraquiens sont soit emprisonnés ou ont disparu et des millions d'autres sont mutilés, veufs ou orphelins. Les quartiers des villes iraquiennes sont devenus des prisons à ciel ouvert entourés par des murs et des points de contrôle. Tous les services publics se sont effondrés dans tout le pays et l'Iraq était classé au 3ème rang parmi les Etats les plus corrompus dans le monde en 2006. En réalité, il n'existe pas d'État en Iraq ; l'occupation ne peut pas construire un État.

La seule solution en Iraq est la souveraineté du peuple iraquien sur le cours de sa vie, ses terres et ses ressources via le retrait de toutes les forces d'occupation étrangères.

Tous les peuples du monde aspirent à la démocratie censée être l'expression de leur volonté. Il n'y a pas de démocratie sous occupation. La volonté du peuple iraquien est opprimée par la force pour la sixième année consécutive. La résistance iraquienne est démocratique, par définition, parce que c'est l’expression de la volonté populaire ; elle est progressiste , par définition, parce qu'elle défend les intérêts du peuple.

Seule la résistance iraquienne nationale et populaire est capable et habilitée, à la fois comme une réalité objective et en vertu du droit international, à déterminer une voie pour la paix et la stabilité en Iraq et mettre fin à cette occupation illégale. Seule la résistance peut construire, après la libération, un État démocratique.

Nous devons anticiper les tentatives américaines d'imposer ce gouvernement lacquais, ses institutions, ses plans et ses politiques sur la population iraquienne en reconnaissant la résistance comme le seul représentant de la volonté du peuple iraquien.

Retirez la reconnaissance de ce «gouvernement» arriéré imposé par l'étranger et reconnaissez la résistance iraquienne!

1er Mai 2008

Pour joindre votre signature à cette déclaration, veuillez écrire à: info@brusselstribunal.org

Abdul Ilah Al-Bayaty (Writer – Iraq / France)

Margarita Papandreou (Former First Lady of Greece, Peace activist and honorary president of Center for Research and Action on Peace  – Greece)

Cynthia McKinney (Former member of the House of Representatives for the 4th District of Georgia – USA)

Salah Al Mukhtar (former Iraqi ambassador to Vietnam and India, Chairman of friendship, peace and solidarity Organzation in iraq)

Dr. Hassan Tawfiq Aydinli, Committee for the Defence of Iraqi Turkmens’ Rights

Wafaa' Al-Natheema, writer, founder of the Institute of Near Eastern & African Studies (INEAS)

Marc Pilisuk, writer, Professor Emeritus,The University of California, Professor, Saybrook Graduate School and Research Center, Berkeley-CA, USA

Hana Al Bayaty (filmmaker / journalist – Iraq / Egypt / France) 

Dr. Souad Naji Al-Azzawi (Asst. Prof. Env. Eng. – Iraq)

Sara Flounders (co-director, International Action Center, USA)

Michael Eisenscher (National Coordinator, U.S. Labor Against the War)

Bert De Belder, MD (coordinator Medical Aid for the Third World – Belgium)

Edward S. Herman (Professor Emeritus of Finance, Wharton School, University of Pennsylvania – USA) 

Niloufer Bhagwat (Vice President of Indian Lawyers Association – Mumbai / India)

Hisham Bustani (Writer / Activist, Secretary-Socialist Forum, Jordan)

Karen Parker (Attorney – USA ) 

Association of Humanitarian Lawyers, USA

Dirk Adriaensens (coordinator SOS Iraq)

Gideon Polya (retired senior biochemist, author: biochemical scientific publications and global avoidable mortality – Australia)

Texans for Peace

Amir Al Ani (Sociologist – Iraq / France) 

Dr. Dahlia Wasfi M.D. (Anti-war activist, speaker, – Iraq / USA) 

Sami Rasouli (Muslim Peacemaker Teams – Najaf, Iraq / USA) 

Dr. Ian Douglas (editor and correspondent for the Cairo-based Al-Ahram Weekly) 

Sarah Meyer (Independent researcher living in Sussex – UK)

Carlos Varea (Coordinator of SCOSI – Spanish Campaign against Occupation and for the Sovereignty of Iraq – Spain) 

John Catalinotto (managing editor, Workers World newspaper, USA)

Charles Jenks (Peace activist – USA)

Mike Powers, Sigyn Meder: Iraq Solidarity Association in Stockholm – Sweden.

Merry Fitzgerald – Europe-Turkmens of Iraq Friendships

Paul Vanden Bavière (Former journalist De Standaard, publicist and editor of webzine Uitpers – Belgium)

yasmin Jawad (Sociologist – Iraq/The Netherlands)

Suzanne Esmat (Egyptologist,Tour-Guide, Human-Shield in Iraq 2003 – Egypt )

April Hurley, MD, Iraq Peace Team, Baghdad 2003

Jan-Erik Lundström (Sweden)

Chantal Van de Cruys (Iraq activist – Belgium)

Kris Merckx (founder of Medical Aid for the People (WPB) – Belgium)

Saul Landau (Fellow of the Institute for Policy Studies – USA)

David Peterson (independent writer and researcher – Chicago, USA)

Jan Buelinckx (lid van Comité voor een Andere Politiek (CAP) – Belgium)

 

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