Obama envisage un conflit mondial (4/8)

Alarmiste ! Il n’est pas d’autre mot pour qualifier le discours du bientôt ex-président sur l’accord nucléaire avec l’Iran. Aux USA, certains secteurs veulent une guerre contre ce pays, alerte-t-il.

{{4. Iran : Obama est-il devenu un ami ?}}

Les sanctions économiques ont échoué à faire plier l’Iran, admet Obama. Reconnaissant que ce boycott punit la population : « Cinq cent milliards de dollars manquent pour payer salaires, pensions et infrastructures en ruines. » Mais « davantage de sanctions ne produiront pas le résultat souhaité ». « Ceux qui s’opposent à cet accord exigeront sans aucun doute du futur président (US), quel qu’il soit, de bombarder ces installations nucléaires ».1
« Ceux qui » ? Ce sont les mêmes qui plaidaient pour une guerre en Irak et Obama critique l’administration Bush : « Préférant la force militaire à la diplomatie, l’action US unilatérale au lieu de bâtir un consensus international, et exagérant les menaces à l’encontre des rapports de nos services de renseignements ». Il juge le bilan de Bush catastrophique : « Des milliers de vies ont été perdues, sans compter celles des Irakiens. Mille milliards de dollars ont été dépensés. Ironiquement, le plus grand bénéficiaire dans la région, c’est l’Iran. » Cette guerre a isolé les Etats-Unis, constate Obama, reconnaissant à sa manière le déclin de l’Empire US : « Si nous avons appris quelque chose des dix dernières années, c’est que les guerres en général, et au Moyen-Orient en particulier, sont tout sauf simples. »

Obama serait-il devenu Peace and Love ? « Je n’ai pas reculé devant l’emploi de la force quand elle était nécessaire. J’ai envoyé des dizaines de milliers de jeunes Américains au combat ». Irak, Afghanistan, Pakistan, Libye, Syrie, Gaza (via Israël), Bahreïn et Yémen (via les Saoud) : pas vraiment un bilan pacifiste en effet. Obama serait-il devenu un ami de l’Iran ? Pas davantage. Son discours ressasse les habituels clichés : « antisémitisme », « soutien aux terroristes du Hezbollah », « volonté de détruire Israël ». Obama menace toujours : « Cet accord offre une meilleure base (…) pour intervenir, y compris – si nécessaire – des options militaires. Le budget de la Défense américaine dépasse 600 milliards de dollars. Celui de l’Iran est d’environ 15 milliards. Notre armée demeure notre garantie ultime. »

Obama et les républicains sont d’accord sur le fond : les Etats-Unis ont le droit de dicter leurs volontés aux autres nations, y compris par la violence. La divergence porte seulement sur la stratégie. Obama se veut un « impérialiste intelligent ». En 2006, Bush dut remplacer son ministre de la Guerre Donald Rumsfeld par Robert Gates qui prononça un discours remarquable à l’Académie militaire de West Point : « Ne combattez pas à moins d’y être obligés. Ne combattez jamais seuls. Et ne combattez jamais longtemps. »2

Conscient des moyens limités des Etats-Unis, Obama ajouterait volontiers : « Et ne combattez pas tous vos ennemis en même temps ». Depuis 2001, les Etats-Unis étaient de plus en plus agressifs à la fois contre l’Iran, la Russie et la Chine. Mais un événement décisif se produisit en 2011. Washington piégea Moscou et Pékin en prétendant vouloir seulement une no fly zone pour protéger les civils libyens, son vrai but étant de renverser Kadhafi. Une fois mais pas deux. Quand Obama, avec Hollande, voulut bombarder Damas (cette fois avec le médiamensonge des armes chimiques), la Chine et la Russie mirent leur veto. Il y eut même une aide militaire discrète. Un tournant historique comparable à la bataille de Stalingrad en 1943. Le monde a pu voir que les Etats-Unis ne peuvent plus agresser comme ils veulent. L’Empire est tout nu.

Alors, Obama recule-t-il sur l’Iran, pour concentrer ses forces sur son objectif fondamental : affaiblir la Chine et la Russie ?

{{Notes}}

9) [www.washingtonpost.com/news/post-politics/wp/2015/08/05->www.washingtonpost.com/news/post-politics/wp/2015/08/05]

10) Le Soir (Belgique) 23 avril 2008.

{{POUR SUIVRE : « La Russie devrait être divisée en trois »}}

source: Investig’Action

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