Médias, abattez cet homme!

Voulez-vous connaître le nom d'un homme qu'il faut absolument abattre ? Un "cracheur dans la soupe". Un semeur de doutes. Un déstabilisateur potentiel de l'opinion. Bref, un personnage carrément dangereux.

Eh quoi, Guy Spitaels a été premier ministre de Wallonie, président du PS belge au début des années 90, et président de l'Internationale socialiste ! Il connaît donc bien les coulisses des décisions prises au sommet, par exemple lors des deux guerres contres la Yougoslavie (91-95 et 99).

Aujourd'hui, à la retraite, voilà qu'il se permet de dire, et de prouver, que l'opinion publique a été complètement manipulée par la présentation médiatique de toute la guerre menée contre la Yougoslavie… Les faits "certifiés" ne l'étaient pas. L'Histoire et la géographie ? Déformées. Nos "gentils" locaux ? Des criminels, nostalgiques du nazisme. Les "méchants" ? On les a provoqués, et en général calomniés.

Ces actes intolérables sont commis dans son récent livre L'improbable équilibre. En plus, Guy Spitaels risque de récidiver lors du débat auquel nous participerons bientôt avec lui : "Otan, ange gardien de la paix?"

Quelques extraits de cette prose subversive…

"L'image circula partout de Tudjman (nouveau président de Croatie) baisant le drapeau à damier (symbole du régime croate fasciste de 41-45). Pour les Serbes de Croatie, c'était comme si on leur présentait la croix gammée." (p. 252)

"Pourquoi la responsabilité allemande (dans l'éclatement de la Yougoslavie) fut-elle passée sous silence dans les médias ?" (p. 255)

Pourquoi a-t-on caché :

"Que Milosevic insistait dans son discours de 89 sur le caractère multiethnique du Kosovo ?" (278)

"Que (c'est) "l'UCK (qui) a attaqué en 1998. (…) Sur les 387 citoyens (qu'elle a) assassinés, 196 appartenaient au groupe albanais, soit deux fois et demie plus que les Serbes. " (p. 278-279)

"Que l'aile radicale de l'UCK (soutenue par les USA) refusait toute négociation avec les Serbes ?" (p. 281)

"Que Madeleine Albright, ministre US des Affaires étrangères", (posait des conditions inacceptables) "afin, comme le pensent certains, de garantir un rejet du texte de la part des Serbes" (et de pouvoir imposer la guerre) (p. 281)

"Que les neuf dixièmes des départs (de Kosovars albanais) se sont produits pendant la guerre et que donc celle-ci ne pouvait pas être justfiée par ceux-là." (p. 284)

"Que les Américains ont construit une base militaire importante dans le sud du Kosovo, Bondsteel, à proximité de la Méditerranée, de la Mer Noire et du pétrole" ? (p. 289)

"Que la situation des droits de l'homme (dans la province gérée par l'Otan) est probablement la plus mauvaise en Europe" ? (p. 291)

"Que curieusement la Serbie est restée la plus multiethnique des entités de l'ancien espace yougoslave avec 38% de non-Serbes ? Sait-on qu'il y a plus de Musulmans en Serbie qu'en Bosnie ?" (p. 305)

"Qu'en 1992, la Yougoslavie jugeait ses citoyens responsables de crimes de guerre contre des musulmans et pendant la guerre en Bosnie plus de 50.000 musulmans cherchèrent refuge en Serbie ?" (p. 305)

"Qu'interrogé à La Haye, Mahmut Bakalli, professeur à l'Université de Pristina, reconnut que les Albanais avaient la possibilité d'obtenir une éducation dans leur propre langue au sein du système mis en place par l'Etat, mais avaient écarté cette latitude. "? (p. 324)

Qu'en définitive, "nous avons inversé les rôles d'amis et ennemis." (p. 327)

Conclusion : Médias, arrêtez donc cet homme ! Si on le laisse faire, qui restera encore devant son poste à la prochaine guerre ?!

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