Derrière l’importante milice syrienne Liwa Al-Islam, on trouve l’Arabie saoudite

Mardi dernier, a été fondée la cellule d’opérations principale de Damas formée de six milices chargés de conduire l’action militaire à Damas et sa province pour renverser Bachar al-Assad ». C’est le Liwa al-Islam qui commande cette cellule, une milice qui fait beaucoup parler d’elle ces temps-ci.Et pour cause : Moscou l’accuse en personne d’avoir perpétré l’attaque chimique contre la Ghouta de Damas le 21 aout dernier.
Dans les faits, c’est l’une des plus grandes milices en action en Syrie. Avec ses 20-25 mille hommes, ses 60 brigades et ses 20 bureaux administratifs, elle constitue aussi la milice la plus organisée et la mieux armée aussi. Son arsenal comprend des véhicules blindés, des chars T72, des missiles anti-char et un système de défense anti aérienne de type Osa. L’adhésion à cette milice n’est pas facile. Ses miliciens subissent un entraînement pénible supervisé par un capitaine de l’armée syrienne ayant fait défection.

 

Selon le quotidien libanais As-Safir, cette milice a été fondée il y a deux ans, en septembre 2011. Avec la supervision des services de renseignements saoudiens.

Elle est de plus dirigée par un certain Zahrane Allouche qui lui aussi s’est beaucoup manifesté ces temps-ci. Né en 1977, d’un père cheikh wahhabite, Abdallah Allouche très proche de la famille royale saoudienne, il avait lui aussi effectué ses études islamiques religieuses à l’université islamique en Arabie saoudite. Rentré en Syrie, il a exercé en couverture une activité commerciale après avoir fondé une société et s’est installé à Douma. Il y était connu pour ses positions salafistes extrémistes et la plupart des gens l’évitaient. Il a été arrêté en 2009 pour ses activités subversives de formation de cellules salafistes armées, alors que des milieux proches de lui présentent son arrestation comme étant due à «  due ses activités de prédication ».


C’est en juin 2011 qu’il a été relâché par les autorités syriennes, en fonction d’une amnistie présidentielle portant le nombre 72. A peine trois mois après sa libération, il a formé une milice «  Sariyya el-Islam » (contingent de l’Islam) formée de 14 hommes. Dans la déclaration de formation de celle cellule pour Damas, Allouche a tenu à rendre hommage au Koweït et plus précisément au « Conseil de supporters de la révolution syrienne au Koweït » pour l’aide militaire, logistique et moral qu’il lui procure. Plusieurs parlementaires koweitiens font partie de cette instance dont l’ex-député Mohammad Hayef et autres.  


 S’exprimant sur les raisons de l'insurrection en Syrie, Allouche défend un canular : « La répression religieuse est l’une des raisons du déclenchement de la révolution syrienne », a-t-il prétendu. Assurant vouloir "fonder un Etat islamique après le renversement du régime nassirien (Alaouite) ». En réalité, la répression religieuse n’a jamais fait partie des défauts du pouvoir en Syrie. Durant les années Assad, la Syrie connut la construction du plus grand nombre de mosquées, d’églises et de lieux de prières pour toutes les communautés religieuses. Il semble que c’est cette cohabitation inter religieuse qui lèse des  organisations comme Liwa al-islam. Elle sera la première sacrifiée si elles réalisent leurs objectifs.


 
Deux églises saccagées

   
Justement, à Raqqa, gouvernorat du nord-est de la Syrie désormais contrôlé par la milice proche du Liwa, l’Etat islamique en Irak et au Levant, ont été investies et saccagées jeudi deux églises, celles des Grecs orthodoxes et des Arméniens. Leurs croix ont été cassées ou brûlées, et leurs statuettes détruites, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme, instance de l’opposition  qui relaie depuis Londres les informations de la crise syrienne. Des bannières d'al-Qaïda ont remplacé la croix et la cloche de l'église Béchara des Grecs-Orthodoxes.


 
Atareb: l'invasion de l'EIIL


Au nord de la Syrie, l’avancée de la milice d’al-Qaida combattant en Syrie l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) face à l’Armée Syrienne Libre se poursuit. Ces dernières heures, ses milices se sont emparées de la région Atareb située à 30 km au sud-ouest d'Alep. Selon le site Syria Truth,  citant un témoin sur place, ce qui se passe est une véritable débandade de l'ASL. " Il a suffi que les miliciens de l'ASL entendent que l'EIIL s'approche pour prendre la fuite comme des souris", raconte ce témoin.


Dans une intervention postée sur FaceBook, un Alepin révèle que la plupart des miliciens sont des étrangers et des Arabes. Leur nombre s'élèverait à près de 3.000. Non seulement ils sont mieux armés et plus expérimentés aux combats, mais aussi ils sont mieux payés par l'EIIL. Ce qui explique les raisons pour lesquelles les miliciens de l'ASL rejoignent ses rangs. Toujours selon Syrian Truth, cette milice achète ses armements de l'ASL aussi: elle aurait acquis le mois dernier une dizaine de tonnes d'armements que l'ASL venait de recevoir via la frontière turque.


 
Ultimatum de l'EIIL contre l'ASL


Jeudi, l'EIIL a adressé un ultimatum à l'ASL, surtout la brigade de la Tempête du Nord, pour déposer les armes dans les 48 heures qui viennent, faute de quoi elle aura à subir les « répercussions » de sa désobéissance, a révélé l’agence de presse Asia news.

EIIL contre les Kurdes


En revanche, face aux combattants kurdes, la situation de l'EIIL semble désavantageuse. Sept de ses miliciens ont été tués  jeudi dans des combats avec eux. Par ailleurs, deux militantes kurdes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) ont péri dans des tirs d’obus contre leur position dans la localité Jandariss.

 

Titre original : "Tout savoir sur l’une des plus grandes milices syriennes: Liwa Al-Islam"


Source: Al Manar

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