“La Droite”, l’allié islamophobe de Laurent Louis

Suite à la publication de l’article de Michel Collon “Laurent Louis est-il vraiment anti-système ?”, son parti “Debout les Belges” prétend ne pas être d’extrême droite. Pourtant, il vient de conclure un groupement de listes avec “La Droite” et ce parti est manifestement d’extrême droite. Analyse de son programme raciste et ultralibéral.


Debout les Belges, le parti de Laurent Louis, a conclu la semaine dernière un accord technique de groupement de listes à Bruxelles avec le parti La Droite. Laurent Louis a posté sur Facebook un message annonçant que « si vous votez pour Debout les Belges, vous ne voterez que pour Debout les Belges ». C’est pourtant faux, puisqu'avec l'alliance qui a été conclue à Bruxelles, un vote pour Debout Les Belges profite également à La Droite. Une voix pour l'un de ses partis peut entraîner l'élection de l'autre. Avec un score de 1,3 % à Bruxelles dans les derniers sondages (Debout les Belges obtient 2,8 %), il y a une réelle chance que La Droite ait des élus grâce au groupement de listes. Quelles sont donc les idées de ce parti avec lequel Laurent Louis s'est lié?


La Droite est contre les travailleurs. Ce parti plaide pour plus de concurrence économique, veut éliminer la solidarité en réduisant les cotisations sociales et supprimer les aides à l’emploi. Par contre, La Droite veut diminuer l’impôt sur les bénéfices des entreprises. Tout bénéfice pour les riches et les multinationales.

La Droite est contre les chômeurs. Dans son programme, on trouve des attaques dures contre ce que le parti appelle « l’assistanat ». La Droite demande la mise au travail forcé des allocataires sociaux. En plus, elle ne veut allouer d’allocations qu’après deux ans de séjour en Belgique. Dans une situation où il n’y a pas assez d’emploi, cela revient à précariser encore plus les chômeurs… sans créer d’emploi. Comme si le gouvernement n’en avait pas déjà fait assez, avec ses mesures de dégressivité et de limitation dans le temps des allocations, qui vont exclure plus de 50 000 personnes du chômage le 1er janvier 2015.

La Droite est contre les services publics. La Droite veut privatiser toutes les entreprises publiques rentables. En asséchant les budgets des services publics, les soins de santé, l’enseignement, les transports en commun, etc. auront moins de moyens. Pour La Droite, tout doit être abandonné aux mains du marché et la concurrence sans pitié.

Le dirigeant de La Droite est tout sauf un politicien éthique. Aldo-Michel Mungo, le président de La Droite, ne brille pas par un passé immaculé. Il a déjà fait l’objet de poursuites judiciaires pour fraude. Par ailleurs, lors de son procès, il est apparu qu’il retirait d’importants bénéfices de sociétés actives dans des sites pornographiques.

La Droite met tous les problèmes sur le dos de l’islam. Pour le parti, les inégalités et les problèmes sociaux sont dus à l’islam et aux musulmans. Il a ainsi déclaré au site pro-israélien aschkel.info que « le retour de cette soumission à la divinité au travers de l'expansion de l'Islam en terre européenne, est le problème central auquel notre civilisation est confrontée ». Il a également participé en 2010 aux « Assises sur l’islamisation », organisées par l’extrême droite française. La Droite veut interdire le voile et les repas halal dans les écoles. Pourtant, les inégalités sont avant tout économiques, et sont causées par un système de profit maximum pour les grands actionnaires et les spéculateurs… que La Droite veut renforcer.

La Droite est un parti raciste qui sème la haine dans la société. Aldo Mungo est explicitement contre la multiculturalité. Dans son manifeste, son parti « refuse de considérer que toutes les traditions et tous les comportements ont leur place dans notre société ». La Droite veut interdire la double nationalité… pour les « extra-européens » uniquement. Elle veut expulser les réfugiés, arrêter les régularisations, durcir le regroupement familial, imposer un « parcours d’intégration »…


Debout Les Belges au service de l'extrême-droite. La Droite représente bien l’extrême droite, celle qui offre tous les avantages aux riches et aux multinationales, qui s’attaque aux travailleurs et aux allocataires sociaux et qui sème la haine et la division par le racisme.

Dans sa stratégie qui vise à le faire élire à tout prix, Laurent Louis n’a aucun scrupule à conclure une alliance qui permettrait à des députés racistes et ultra-libéraux, défenseurs inconditionnels d’Israël, accusant l’islam de tous les maux, de siéger au Parlement. En réalité, Aldo-Michel Mungo, président de La Droite, et Laurent Louis se réunissent ainsi à nouveau, eux qui avaient été membres en même temps du Parti populaire, de droite extrême.

Ils pourront peut-être à nouveau mener des combats communs, comme ceux contre « l’assistanat », ce terme cher aux libéraux qu’on retrouve tant dans le programme de

La Droite que dans celui de Debout Les Belges (comme d'ailleurs du Parti Populaire)…


L'Histoire a montré où mènent ces discours qui stigmatisent certains groupes et montent les gens les uns contre les autres. Pour défendre les travailleurs, ce qu'il faut c'est un projet qui rassemble, qui unit les gens contre cette petite élite économique qui s’enrichit sur le dos de la majorité. En faisant entrer l’extrême droite au Parlement, on renforce l'élite, on renforce le système.


Source: Investig'Action




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