"Ahmadinejehad veut rayer Israël de la carte" Info ou intox ?

Le 26 octobre 2005, l’agence Reuters révèle :<président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré

mercredi qu’Israël devait être rayé de la carte, a

rapporté l’agence de presse officielle IRNA.

Info ou intox ?

Diaboliser l’Iran

Nous allons examiner successivement deux opérations

d’intoxication utilisant le même argument, de manière

à mettre en évidence son érosion progressive.

Le 26 octobre 2005, l’agence Reuters révèle :<président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré

mercredi qu’Israël devait être rayé de la carte, a

rapporté l’agence de presse officielle IRNA, décevant

les espoirs que l’Iran tempère son hostilité à l’égard

de l’État juif. Le soutien à la cause palestinienne

est un pilier central de la République islamique qui

refuse officiellement de reconnaître le droit

d’exister d’Israël. “Israël doit être rayé de la

carte,” a déclaré Ahmadinejad lors d’une conférence

intitulée “Le monde sans sionisme” à laquelle

participaient 3000 étudiants conservateurs qui

scandaient “Mort à Israël” et “Mort à l’Amérique”>>65.

L’imputation est bientôt reprise par Associated Press

et l’Agence France Presse66. Toutefois leurs

correspondants se sont contentés de recopier la

dépêche de Reuters en retirant la référence à la

source initiale, IRNA, de manière à faire croire

qu’ils sont des témoins directs alors qu’ils n’étaient

pas présents dans la salle. Plus grave, ils n’ont pas

non plus vérifié la source, c’est-à-dire la dépêche de

l’IRNA. Ils n’y auraient trouvé aucune trace de la

citation.

N’imaginant pas un instant le sens et l’ampleur de

l’opération en cours, la présidence iranienne se

contente de démentir auprès des journalistes qui

l’interrogent, sans publier de communiqué, ni diffuser

de traduction en anglais du discours.

Premier à donner le coup d’envoi, le porte-parole de

Philippe Douste-Blazy, ministre français des Affaires

étrangères, déclare : <effectivement été prononcés, nous les condamnons avec

la plus grande fermeté.>>67 Il est bientôt imité par

son homologue allemand qui repète <effectivement été prononcés, us sont inacceptables et

à condamner avec la plus grande fermeté.>>68

Il est évidemment contraire aux usages diplomatiques

de commenter des propos non vérifiés. La précaution

oratoire, << si ces propos ont effectivement été
prononcés >>, n’est pas sérieuse. La France et

l’Allemagne ont des ambassades à Téhéran dont le

personnel est chargé de scruter les moindres

déclarations présidentielles. Elles tiennent informés

les ministres de tous propos importants et produisent

immédiatement des analyses pour les placer dans leur

contexte et en déduire les conséquences possibles.

Aussi les interventions des ministres peuvent être

évaluées soit comme des manifestations d’incompétence,

soit comme des actes délibérés visant à donner un

sceau officiel a une intoxication.

Tel-Aviv embraye à son tour en fournissant la clé de

lecture de l’incident. <extrême et cela sera un cauchemar pour la communauté

internationale s’il acquiert une bombe atomique>>,

déclare Silvan Shalom, ministre israélien des Affaires

étrangères. Il est suivi par le porte-parole de la

Maison-Blanche qui insite : <déclarations du président iranien] confirment

simplement ce que nous avons dit sur le régime en

Iran. Elles soulignent nos inquiétudes“ sur les

ambitions nucléaires” de l’Iran. >>69

Sur ce, chacun monte d’un cran. La France demande

des explications à l’ambassadeur iranien à Paris.

Tandis que Pierre Pettigrew, le ministre canadien des

Affaires étrangères, s’emporte : <siècle. Le Canada n’acceptera jamais ce genre de

haine, d’intolérance et d’antisémitisme. Jamais (…)

Ces commentaires sont d’autant plus troublants étant

donné les ambitions nucléaires de l’Iran et le refus

de ce pays de coopérer pleinement avec les inspecteurs

de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Ce

refus souligne l’importance pour l’ensemble de la

communauté internationale de collaborer afin

d’empêcher l’Iran de développer un arsenal

nucléaire.>>70 Et Shimon Peres, le vice-Premier

ministre israélien, de conclure en appelant à

l’expulsion de l’Iran hors de l’ONU71.

Les uns après les autres, les gouvernements des

États membres de l’Alliance atlantique convoquent pour

explications les ambassadeurs iraniens.

Celui qui est en poste à Paris est le premier à

répondre publiquement. Dans un communiqué, diffusé le

lendemain, il observe que le président Ahmadinejad n’a

pas souhaité la fin de l’État d’Israël, mais du régime

sioniste. Il rappelle la position de son pays : mettre

fin à l’occupation militaire et

a l’apartheid, instaurer un État unique avec Jérusalem

comme capitale. <régime sioniste, car elle n’a aucune légitimité (…)

Nous avons vécu pacifiquement pendant plusieurs

siècles avec les juifs et nous n’avons aucune

hostilité envers eux>>. Mais personne ne l’écoute. Les

journalistes sont trop occupés à suivre la conférence

de presse de Silvan Shalom. Le ministre israélien est

en voyage officiel à Paris. Il noircit le tableau en

affirmant que l’Iran disposera dans les six mois de la

bombe atomique. Or les Iraniens <nouveaux missiles avec une portée de 3000 km capables

d’atteindre toutes les capitales européennes : Paris,

Berlin, Londres, Rome, Madrid et même la partie sud de

la Russie>>, poursuit-il72.

Désormais, la chose est acquise dans les esprits :

le président Ahmadinejad est un illuminé qui annonce

froidement son intention de rayer un État de la carte

avec sa population. Il est un successeur inattendu

d’Adolf Hitler décidant la <>,

c’est-à-dire l’extermination de populations

indésirables. Ainsi, le quotidien Le Monde représente

en <> M. Ahmadinejad et des dignitaires chiites,

chacun, en nouvel Hitler. Les brassards à croix gammée

sont remplacés par d’autres portant le logo nucléaire,

et un camp de concentration miniature est représenté à

leurs pieds (voir document reproduit à la fin de

l’ouvrage).

Dénonçant une erreur de traduction, les autorités

iraniennes publient la vidéo originale du discours.

Peine perdue, elle est alors diffusée par CNN comme la

preuve du délit: le président Ahmadinejad s’exprime en

farsi et une voix off traduit en anglais

<< rayer Israël de la carte >>.

Pourtant Mahmoud Ahmadinejad dit tout autre chose:

— Il ne parle pas de l’État d’Israël, mais du régime

politique qui s’y trouve au pouvoir.

— Il n’évoque pas de carte ou de localisation, mais le

temps et un futur qu’il souhaite proche.

— Il n’emploie pas le mot <>, mais

<<éliminer>>.

En définitive, la traduction exacte de la phrase

controversée est: <doit être éliminé des pages de l’histoire.>> Une

position absolument comparable, par exemple, à celle

de Nelson Mandela ou de Desmond Tutu qui luttèrent

pour éliminer des pages de l’histoire le régime

d’apartheid qui occupait l’Afrique du Sud. Replacé

dans le discours, il n’y a d’ailleurs aucune confusion

possible car Mahmoud Ahmadinejad compare la future

élimination du régime sioniste à celle, déjà réalisée

par l’ayatollah Khomeiny, du régime du Shah, cc qui

n’implique évidemment aucune extermination, ni

déportation de population. En outre, comme l’a fait

remarquer Jonathan Steele dans le Guardian, on imagine

mal un leader musulman appeler à l’extermination des

Israéliens alors qu’une partie d’entre eux sont

musulmans73.

Le fait que cette intoxication soit complètement

éventée n’empêche pourtant pas de nombreux dirigeants

anglo-saxons de continuer à y faire référence comme à

une chose acquise.

Pour pousser plus loin encore l’équation

<>, les unités de guerre

psychologique ont imaginé une seconde opération. Ses

mécanismes sont en tous points identiques à la

première, mais un mauvais choix de timing l’a fait

échouer. En effet, selon l’heure et le lieu de

lancement de l’intoxication, ce ne sont pas les mêmes

agences et journaux qui la reprennent les premiers. Et

certains sont plus méfiants que d’autres.

Le vendredi 19 mai 2006, le National Post de Toronto

(Canada) publie un article du journaliste iranien en

exil Amir Taheri: <infidèles en Iran >>74. Il décrit les débats qui se

déroulent au Majlis (Parlement) à l’occasion de la

réforme de la loi de 1982 qui définit la décence

vestimentaire pour les musulmanes. On y apprend que,

sous l’influence du président iranien, un uniforme

sera imposé par étapes à toute la population, afin que

chacun soit visuellement égale lors du << retour de
l’imam caché >>. 4,5 millions de fonctionnaires

devront l’avoir adopté d’ici 2009 et 800 millions de

dollars devraient être débloqués pour habiller <pauvres et les nécessiteux>>. Une loi ultérieure

devrait définir l’apparence du visage masculin

(cheveux, barbe, moustaches).

Bref, l’Iran serait un pays totalitaire. Au passage,

Amir Tahéri ajoute que des signes distinctifs

(<> en farsi) seront imposés aux non-musulmans

: les juifs devront coudre un emblème jaune sur leurs

vêtements, les chrétiens un rouge et les zoroastriens

(ancienne religion de la Perse, ancêtre de l’Iran

actuel) un bleu.

Dans un petit article non signé, le quotidien

précise que les informations de M. Tahéri lui ont été

confirmées par des expatriés vivant au Canada. La loi

aurait déjà été votée et serait en attente de

l’approbation du Guide suprême, Ali Khamenei. Le

National Post a également eu le temps de recueillir la

réaction du rabbin Marvin Hier, doyen du Centre

Simon-Wiesenthal. Ce dernier commente : <réminiscence de l’Holocauste. L’Iran s’approche de

plus en plus de l’idéologie des nazis>>75.

Sur le site Internet du quotidien, la rédaction

propose immédiatement aux lecteurs de répondre à un

sondage en forme d’approbation ou de négation des

propos du rabbin Hier: <est-il en train de devenir la nouvelle Allemagne

nazie? >>76

Le jour même, le porte-parole du département d’État

des États-Unis, Sean McCormack, interrogé lors du

point de presse quotidien, déclare:

<pense qu’ils se reprennent les uns les autres. Il y a

— tel que je le comprends — une loi, actuellement

discutée au Parlement, dont la nature exacte n’est pas

claire, c’est pourquoi je m’abstiendrai d’approfondir

ou de donner un commentaire définitif ou détaillé sur

un sujet à propos duquel je n’ai pas tous les

éléments. Cela dit, si une telle chose devait

survenir, que ce soit en Iran ou ailleurs, ce serait

ignoble.>>77

Simultanément, lors d’une conférence de presse

commune à Ottawa, les Premiers ministres canadien et

australien étaient invités par un journaliste, dans

une question formulée dans des termes semblables à

celle posée au département d’État, à commenter

l’actualité. L’Australien John Howard déclara:

<< Je n’ai jamais entendu parler de cela, mais je
suis très heureux de vous répondre. Si cela est vrai,

c’est totalement répugnant. Cela fait évidemment écho

à la plus horrible période de génocide de 1’histoire

mondiale et au marquage des juifs, avec un signe sur

leurs vêtements par les nazis, et toutes les choses de

cette sorte sont totalement répugnantes pour les pays

civilisés — si c’est le cas, c’est une chose de plus

qui m’indique la nature de ce régime. C’est une

insulte calculée — si c’est vrai — pas seulement pour

les chrétiens, mais plus particulièrement pour les

juifs, et cela a donc un rapport direct avec l’État

d’Israël qui fait 1’objet de discours de haine et de

diffamation. Si c’est vrai, et je n’ai pas vu les

articles, ils doivent être récents ou avoir été écrits

dans des langues que je ne comprends pas, mais si

c’est le cas, vous connaissez mon point de vue et

pouvez imaginer ce que seront les réponses d’autres

gouvernements à ce genre de choses. Ce sera

effroyable.>>78

Et le Premier ministre canadien Stephen Harper

d’ajouter:

<vient d’être dit. Comme le Premier ministre Howard, je

formulerai ma réponse en commençant par dire “si cela

est vrai “. Malheureusement, nous en avons déjà assez

vu du régime iranien pour suggérer qu’il est capable

de ce genre de choses. Je pense que c’est ahurissant

de penser qu’un régime sur terre veuille faire quoi

que ce soit qui puisse rappeler aux gens l’Allemagne

nazie. Bien que, vous savez, nous avons vu tant de

choses du régime iranien depuis si longtemps, le fait

qu’une telle mesure puisse être envisagée, je pense

que c’est absolument odieux. Et j’espère que — vous

savez comme nos alliés sont passifs face aux

difficiles questions autour de l’apparente volonté de

l’Iran de se doter de la capacité nucléaire — cela

fera méditer prudemment [nos alliés] sur la nature

d’un régime qui peut envisager de telles actions ou de

telles pensées.>>79

Le samedi 20 mai, l’article d’Amir Taheri était

reproduit à l’identique par le New York Post. Tandis

que quantité d’organisations sionistes ou chrétiennes

évangéliques publiaient des communiqués vengeurs.

Or, comme l’a reconnu depuis le National Post, les

imputations de M. Tahéri sont sans fondement. La loi

discutée au Majlis porte sur la définition d’un

costume national de

cérémonie, au même titre qu’un hymne et un drapeau, et

nullement sur un uniforme. Elle ne contient aucun

élément discriminatoire et il n’en a jamais été

question dans les longs débats parlementaires.

Pour cette nouvelle intoxication, les unités de

guerre psychologique ont veillé à utiliser des relais

frais. Qui sont-ils?

Amir Tahéri est un ancien collaborateur de la

dictature de Shah Reza Pahlevi. Il était alors le

rédacteur en chef du quotidien officiel Kheyan. Il est

aujourd’hui membre du cabinet néoconservateur Benador

Associates, qui joua un rôle central dans la diffusion

de fausses informations poussant à la guerre contre

l’Irak.

Son article a d’abord été publié par le National

Post, racheté en 2001 par CanWest Global et

actuellement dirigé par Leonard et David Asper, tous

deux militants libertariens et sionistes. Les frères

Asper se sont distingués au Canada en accusant la

télévision publique de parti pris anti-israélien.

Puis, l’article de M. Tahéri a été repris par le

New York Post, un quotidien populaire appartenant au

magnat néoconservateur Ruppert Murdoch.

Le Centre Simon-Wiesenthal, loin d’être uniquement

une association juive de défense des droits de l’homme

connue pour avoir conduit avec succès la chasse aux

criminels nazis, est aussi devenu un organe de soutien

à la politique israélienne.

Au milieu des années 1980, le Centre organisa des

colloques sur le terrorisme qui étaient en fait des

tribunes contre la résistance palestinienne. Au début

des armées 1990, le Centre fournit un rapport monté de

toutes pièces accusant des firmes françaises et

allemandes de fournir des gaz mortels à Saddam Hussein

pour gazer la population irakienne. En 1992, le Centre

pétitionna pour soutenir la faction du leader

bosniaque Alia Itzetbegovic et faire intervenir l’OTAN

en ex-Yougoslavie. Pourtant Itzetbegovic était un

ancien militant nazi, mais il était soutenu par

Israël. Récemment, le Centre a déformé des propos du

président vénézuélien Hugo Chavez pour l’accuser

mensongèrement d’antisémitisme80.

Aujourd’hui, le Centre milite pour des actions

contre l’Iran. À la << une >> de son site Internet, il

propose des voyages en Israël incluant des rencontres

avec << les dirigeants israéliens présents et futurs
>> et une visite d’une base militaire de Tsahal. Entre

deux échanges de lettres avec Nicolas Sarkozy, le

Centre a également organisé une campagne pour

interdire au président Ahmadinejad de se rendre en

Allemagne pour assister à la Coupe du monde de

football.

La méthode de manipulation est la même que dans

l’affaire <>. On a fait

appel à des personnalités investies de l’autorité de

l’État : Sean McCormack, John Howard, Stephen Harper.

Comme précédemment, chacun a pris soin de glisser dans

son commentaire des précautions oratoires : << Si cela
est vrai >>. C’est une pure formule de style qui

permet de développer l’intoxication tout en se gardant

la possibilité de se rétracter si les choses tournent

mal. En outre, cette précaution permet de s’exprimer

au présent et non pas au conditionnel, de sorte que

les extraits diffusés par la presse audiovisuelle

semblent affirmatifs.

La comparaison choisie par !es divers comparses est

toujours la même: le régime nazi et le port de

l’étoile jaune. Elle ne s’impose pourtant pas

d’elle-même. L’article d’Amir Tahéri aurait pu évoquer

d’autres régimes discriminatoires. Mais cette

comparaison est la seule qui vaille pour justifier

l’attaque de l’Iran, à laquelle M. Harper ne manque

pas de faire finalement référence.

Il est à noter que les agences de presse ont, comme

à l’habitude, relayé l’intoxication et que la presse

écrite s’en est faite à son tour l’écho. Ce ne sont

pas des correspondants de presse à Téhéran qui ont

dénoncé la manipulation, mais des communiqués

d’ambassades et des déclarations de parlementaires qui

y ont mis fin. Les journaux qui se sont abstenus ne

sont pas forcément meilleurs que !es autres. Ils ne

paraissaient pas le week-end et n’ont traité

l’information que le lundi, alors que sa fausseté

était établie. Au demeurant, une fois de plus,

l’accusation d’antisémitisme a montré son efficacité:

elle est chargée d’une telle force émotionnelle que

!es médias ne se sentent pas l’obligation de la

vérifier avant de !a répercuter.

Les accusations contre l’Iran sont d’autant plus

faciles

à mettre en scène que le président Ahmadinejad n’est

pas

avare de provocations. Ainsi l’Institut d’études

politiques et

internationales du ministère des Affaires étrangères

iranien

a organisé, les 11 et 12 décembre 2006 à Téhéran, une

conférence intitulée <<Étude de l’Holocauste: une
vision mondiale.>> Dans son discours d’ouverture, le

ministre des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki

indiquait: <nier ou de confirmer la réalité de l’Holocauste (…)

[Son] objectif principal, c’est de donner l’occasion

de s’exprimer à des penseurs qui ne peuvent pas le

faire librement en Europe.>>81 Sur ce, il donnait la

parole pêle-mêle au rabin Yisroel David Weiss venu

<les sionistes et l’État d’Israël>> et à des

intellectuels niant que la solution finale ait jamais

existé, alors même que ce crime a été établi à l’issue

d’enquêtes et de débats contradictoires devant le

tribunal de Nuremberg. En clôturant les travaux, le

président Ahmadinejad déclarait : <l’holocauste est devenu une idole pour les grandes

puissances (…) Peu importe que l’holocauste se soit

produit ou pas, peu importe que son ampleur soit

grande ou limitée, il s’agit d’un prétexte pour créer

une base pour agresser et menacer les pays de la

région.>>82 À ses yeux, cette conférence était une

farce lui permettant à la fois de délégitimer l’État

d’Israël et, en mettant le doigt là où ça fait mal, de

renvoyer les Occidentaux à leurs responsabilités. En

effet, si la création de l’État d’Israël vise à

résoudre le problème de l’antisémitisme européen,

comme on le pense souvent, alors, c’est à l’Europe et

non au Proche-Orient d’en payer le prix. Quoi qu’il en

soit, ce n’est pas en donnant la parole aux

nostalgiques du nazisme et en renvoyant aux Européens

l’image de leur propre antisémitisme que l’on fera

avancer la paix, bien au contraire. Et pour tous !es

survivants de la barbarie nazie, cette conférence

était une insulte odieuse et gratuite. IL est aussi

peu honorable pour l’Iran d’instrumenter les

négationnistes que pour Israël d’instrumenter les

victimes de l’antisémitisme.

Au-delà des exemples d’intoxication, que nous venons

de développer a propos du Hezbollah, d’Al-Manar, et de

l’Iran, le jugement du public peut être trompé par de

puissants efforts de relations publiques. Il en est

ainsi de la couverture de l’évolution politique du

Liban et du déclenchement de l’offensive israélienne

de l’été 2006.

NOTES

65. <>> par Parisa Hafezi, Reuters, 26 octobre 2005.

Citation : <said on Wednesday Israel should be wiped off the map,

the official IRNA news agency reported, dampening

hopes Iran could temper its hostility towards the

Jewish state. Support for the Palestinian cause is a

central pillar of the Islamic Republic which

officially refuses to recognize Israel’s right to

exist. <>

Ahmadinejad told a conference called “The World

without Zionism,” attended by some 3,000 conservative

students who chanted “Death to Israel” and “Death to

America.”

66. < “Israël doit être rayé de la carte”, dit le
président iranien >>, AFP, 26 octobre 2005.

67. <sur Israël >>, AFP, 26 octobre 2005.

68. <du président iranien >>, AFP, 26 octobre 2005.

69. <inquiétudes sur le nucléaire >>, AFP, 26 octobre 2005.

70. <iranien sur Israël >>, AFP, 26 octobre 2005.

71. <1’ONU >>, AFP, 26 octobre 2005.

72. <connaissances pour la bombe: Shalom >>, AFP, 27

octobre 2005.

73. Sur cette controverse, on lira: <They Go, Those

Words Against Israel? >>, par Ethan Bronner et Nazila

Fathi, The New York Times, 11 juin 2006; et < Lost in
translation >>, par Jonathan Steele, The Guardian du

l4 juin 2006.

74. <>, par Amir

Taheri, National Post, 19 mai 2006.

75. Citation: << This is reminiscent of the Holocaust.
Iran is moving closer and closer to the ideology of

the nazis.>>

76. Citation: <into the new nazi Germany?>>

77. Daily Press Briefing, Département d’Etat, 19 mai

2006. Citation: <have, I think, recycled over time. There is — as 1

understand it, there is a — some law currently in the

Parliament, the exact nature of which is unclear, so

I’m not going to try to delve into giving a

definitive comment or a detailed comment about

something about which I don ‘t have all the facts.

That said, if you did have such an occurrence, whether

it was in Iran or elsewhere, it would certainly be

despicable.>>

78. <>, par

Peter Veness, Australian Associated Press , 20 mai

2006. Citation: < Well I hadn’t previously heard of
that, but I’m very happy to give you a response. If

that is true I would find that totally repugnant. It

obviously echoes the most horrible period of genocide

in the world’s history and the marking of Jewish

people, with a mark on their clothing by the Nazi’s,

and anything of that kind of would totally repugnant

to civilised countries-i f it ‘s the case — and

something that would just flirt her indicate to me the

nature of this regime. It’s a calculated insult — if

it’s true— not only to Christians, but most

particularly to Jews, and therefore it has direct

connotations for the State of Israel, that it’s been

the object of hate speeches and speeches of

vilification. Now if this is true, and I haven ‘t seen

the reports, they must be very recent, or they must

have been written in a language I don’t understand,

but obviously if it is the case then you know my views

and you can imagine what the response of other

governments will be to such things. It would be

appalling>>

79. <much. I’ve only seen the reports. Like Prime Minister

Howard I’ll couch my answers with the beginning to say

if they‘re true. Unfortunately we’ve seen enough

already from the Iranian regime to suggest that it is

very capable of this kind of action. I think it

boggles the mind that any regime on the face of the

earth would want to do anything that could remind

people of Nazi Germany. However you know we’ve seen a

number of things from the Iranian regime that are

along these lines and the fact that such a measure

could even be contemplated, I think is absolutely

abhorrent. And I would hope that, you know as our

allies rest with the difficult issues surrounding

Iran’s apparent desire to attain nuclear capacity that

they will reflect carefully on the nature of a regime

that would even contemplate such actions or such>>

80. Lire << Faut-il briller Hugo Chavez ? >>, par

Thierry Meyssan et Cyril Capdevielle, Réseau Voltaire,

10 janvier 2006.

81. <>>, par Edmund Blair et Parisa Hafezi, Reuters ;

<l’Holocauste >>, par Nasser Karimi, Associated Press ;

<sur l’Holocauste >> et <révisionnistes de l’holocauste >>, AFP, 11 décembre

2006.

82. << Israël “va bientôt disparaître” tout comme
I’URSS (Ahmadinejad) >>, AFP, 12 décembre 2006.

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